Traitement de la douleur chronique par l’hypnose : synthèse des études scientifiques
Description de l'article de blog : Cet article propose une synthèse rigoureuse et actualisée des données scientifiques sur l’hypnose dans le traitement de la douleur chronique, en explorant son efficacité, ses mécanismes neuropsychologiques, les types de douleurs concernées et les associations possibles avec d’autres approches thérapeutiques.
Helena LIZZA
5/1/202527 min read
Traitement de la douleur chronique par l’hypnose : synthèse des études scientifiques
Types de douleurs chroniques étudiées et efficacité de l’hypnose
L’hypnothérapie a été évaluée dans de nombreux contextes de douleur chronique, notamment la lombalgie chronique, la fibromyalgie, les douleurs neuropathiques (douleurs liées à des lésions nerveuses ou centrales, par ex. après une lésion médullaire ou dans la sclérose en plaques), les douleurs cancéreuses, l’arthrite chronique, les céphalées chroniques ou encore le syndrome de l’intestin irritable ( Neurophysiology of pain and hypnosis for chronic pain - PMC ). De façon générale, les données cliniques (essais contrôlés randomisés) et les synthèses d’études (méta-analyses, revues systématiques) indiquent que l’hypnose peut apporter un soulagement significatif dans divers syndromes de douleur chronique, bien que l’ampleur de l’effet puisse varier selon la condition et les individus.
Douleur lombaire chronique (lombalgie) – Plusieurs essais cliniques suggèrent une efficacité modérée de l’hypnose. Un essai contrôlé randomisé chez 100 patients souffrant de lombalgie chronique a comparé 8 séances d’auto-hypnose (avec ou sans enregistrements audio pour pratique à domicile) à un groupe témoin actif (biofeedback). Les résultats ont montré une diminution significativement plus importante de l’intensité de la douleur dans les groupes hypnose par rapport au biofeedback (A randomized controlled trial of hypnosis compared with biofeedback for adults with chronic low back pain - PubMed). Plus de la moitié des patients du groupe hypnose ont obtenu une réduction cliniquement significative de la douleur (≥30 % d’intensité en moins), bénéfice maintenu à 6 mois (A randomized controlled trial of hypnosis compared with biofeedback for adults with chronic low back pain - PubMed). Fait notable, dans cette étude, même un protocole bref (2 séances + exercices audio à domicile) a été aussi efficace qu’un protocole de 8 séances complètes (A randomized controlled trial of hypnosis compared with biofeedback for adults with chronic low back pain - PubMed). Une autre étude sur 100 patients a examiné l’apport de l’hypnose en complément d’une éducation thérapeutique à la douleur (programme d’informations et conseils). Après 2 semaines, le groupe éducation + hypnose présentait une diminution supérieure de la pire intensité de douleur ainsi qu’une amélioration du handicap fonctionnel (score Roland-Morris) comparé au groupe éducation seule (Hypnosis Enhances the Effects of Pain Education in Patients With Chronic Nonspecific Low Back Pain: A Randomized Controlled Trial - PubMed). À 3 mois, le groupe avec hypnose conservait une douleur maximale plus faible et un moindre catastrophisme face à la douleur (Hypnosis Enhances the Effects of Pain Education in Patients With Chronic Nonspecific Low Back Pain: A Randomized Controlled Trial - PubMed). Aucun effet indésirable n’a été rapporté, et il s’agit de la première démonstration qu’ajouter l’hypnose à un programme d’éducation amplifie les bénéfices pour la lombalgie chronique (Hypnosis Enhances the Effects of Pain Education in Patients With Chronic Nonspecific Low Back Pain: A Randomized Controlled Trial - PubMed).
Fibromyalgie – La fibromyalgie, syndrome de douleurs diffuses chroniques souvent réfractaires aux traitements classiques, a fait l’objet de multiples études sur l’hypnose. Les résultats sont globalement positifs. Par exemple, une étude randomisée sur 97 patientes fibromyalgiques a évalué une intervention d’hypnose auto-administrée (enregistrements audio quotidiens pendant un mois) en plus des soins habituels. Par rapport au groupe témoin (soins habituels seuls), le groupe hypnose a montré une réduction significative de l’intensité de la douleur et de son retentissement sur la vie quotidienne, ainsi qu’une diminution de la fatigue (intensité et interférence) et des symptômes dépressifs associés (Hypnotic intervention in people with fibromyalgia: A randomized controlled trial - PubMed). Les auteurs soulignent que cette technique d’auto-hypnose enregistrée constitue une approche efficace, pratique et peu coûteuse pour soulager les symptômes de fibromyalgie (Hypnotic intervention in people with fibromyalgia: A randomized controlled trial - PubMed). Plus récemment, un essai contrôlé (2024) a approfondi l’effet d’un traitement hypnose plus intensif. Quarante-neuf patientes fibromyalgiques ont reçu soit 8 séances hebdomadaires d’hypnothérapie, soit 8 séances de conversation de soutien (contrôle), en maintenant par ailleurs leur traitement médicamenteux antalgique. Le groupe hypnose a présenté une réduction marquée de la douleur (score d’intensité moyen) à la fin du traitement et 3 mois plus tard, alors que le groupe témoin n’a pas eu de changement notable (Multimodal benefits of hypnosis on pain, mental health, sleep, and quality of life in patients with chronic pain related to fibromyalgia: A randomized, controlled, blindly-evaluated trial - PubMed). L’analgésie obtenue avec l’hypnose, combinée au traitement pharmacologique de fond, était supérieure aux effets des seuls médicaments (de première ou deuxième ligne) (Multimodal benefits of hypnosis on pain, mental health, sleep, and quality of life in patients with chronic pain related to fibromyalgia: A randomized, controlled, blindly-evaluated trial - PubMed). De plus, tous les paramètres secondaires mesurés (dimension sensorielle et affective de la douleur, désagrément ressenti, catastrophisme, anxiété, dépression, qualité du sommeil, impact de la fibromyalgie et qualité de vie) se sont significativement améliorés dans le groupe hypnose par rapport au témoin, sans aucun effet indésirable (Multimodal benefits of hypnosis on pain, mental health, sleep, and quality of life in patients with chronic pain related to fibromyalgia: A randomized, controlled, blindly-evaluated trial - PubMed). Ces résultats confirment que l’hypnose clinique est un outil efficace et réalisable pour la gestion de la douleur fibromyalgique et de ses symptômes associés (Multimodal benefits of hypnosis on pain, mental health, sleep, and quality of life in patients with chronic pain related to fibromyalgia: A randomized, controlled, blindly-evaluated trial - PubMed). Par ailleurs, une méta-analyse antérieure dédiée à la fibromyalgie avait déjà conclu que les techniques d’hypnose ou d’imagerie mentale guidée sont bénéfiques pour réduire les symptômes clés (douleur, fatigue, troubles de l’humeur), avec une bonne acceptabilité et innocuité du traitement (Hypnotic intervention in people with fibromyalgia: A randomized controlled trial - PubMed). L’ensemble de ces données place l’hypnose comme thérapie adjuvante prometteuse dans la fibromyalgie, améliorant non seulement la douleur mais aussi la détresse psychologique et le fonctionnement quotidien des patientes.
Douleurs neuropathiques et liées à un handicap – L’hypnose a également été testée pour les douleurs chroniques d’origine neuropathique, par exemple chez des patients blessés médullaires souffrant de douleurs neuropathiques centrales, chez des patients amputés avec douleurs de membre fantôme, ou dans la sclérose en plaques. Les études sont moins nombreuses, mais suggèrent un bénéfice modéré. Une méta-analyse de 10 études contrôlées sur des douleurs liées à un handicap (incluant ces douleurs neuropathiques chroniques) a trouvé que l’hypnothérapie apporte des améliorations significatives à court terme sur la douleur, la fatigue et l’affect chez ces patients (Hypnotherapy for disability-related pain: A meta-analysis - PubMed). L’avantage de l’hypnose par rapport aux conditions témoins était d’ampleur modérée (taille d’effet d≈0,53) (Hypnotherapy for disability-related pain: A meta-analysis - PubMed). En revanche, le suivi à 3–6 mois n’indiquait plus de différence significative par rapport aux témoins, suggérant que sans entretien ou pratique continue les bénéfices peuvent s’estomper (Hypnotherapy for disability-related pain: A meta-analysis - PubMed). De plus, en comparant l’hypnose à d’autres approches psychologiques actives comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), les quelques études disponibles n’ont pas mis en évidence de supériorité claire de l’hypnose (différence non significative, d≈0,06) (Hypnotherapy for disability-related pain: A meta-analysis - PubMed). Ainsi, l’hypnose semble efficace pour diminuer la douleur neuropathique chronique dans une mesure comparable aux autres interventions psychothérapeutiques, avec un effet notable à court terme – mais le maintien du soulagement peut nécessiter des rappels ou une auto-hypnose régulière. Des recherches supplémentaires sont encouragées pour confirmer et optimiser ces résultats (Hypnotherapy for disability-related pain: A meta-analysis - PubMed).
Douleurs cancéreuses – La prise en charge de la douleur chez les patients atteints de cancer peut bénéficier de l’hypnose, en complément des traitements médicaux usuels. Plusieurs travaux ont porté sur la douleur aiguë lors de procédures (ex : ponctions, soins invasifs) ou la douleur chronique induite par le cancer et ses traitements. Une revue systématique récente a analysé 11 essais contrôlés sur l’effet de l’hypnose chez 1182 patients cancéreux (principalement des femmes d’âge moyen ~50 ans). Globalement, l’ajout de l’hypnose aux soins standards a conduit à une réduction significative de l’intensité de la douleur perçue (souvent mesurée par échelle visuelle analogique) par rapport au traitement habituel seul, et s’est accompagné d’une diminution de l’anxiété liée à la douleur (The Effect of Hypnosis on the Intensity of Pain and Anxiety in Cancer Patients: A Systematic Review of Controlled Experimental Trials - PubMed) (The Effect of Hypnosis on the Intensity of Pain and Anxiety in Cancer Patients: A Systematic Review of Controlled Experimental Trials - PubMed). La grande majorité des patients sous hypnose ont éprouvé un soulagement de la douleur et de l’anxiété supérieur aux témoins, ce qui constitue des résultats prometteurs (The Effect of Hypnosis on the Intensity of Pain and Anxiety in Cancer Patients: A Systematic Review of Controlled Experimental Trials - PubMed). Néanmoins, les auteurs soulignent que plusieurs de ces études présentaient un risque de biais et des effectifs modestes, de sorte que l’efficacité précise de l’hypnose dans la douleur cancéreuse chronique reste à affiner par des essais plus rigoureux (The Effect of Hypnosis on the Intensity of Pain and Anxiety in Cancer Patients: A Systematic Review of Controlled Experimental Trials - PubMed). Malgré ces réserves méthodologiques, de nombreux cliniciens considèrent l’hypnose comme un adjuvant sûr et utile dans la douleur en oncologie. En effet, l’hypnose offre un complément non pharmacologique qui peut atténuer la douleur sans alourdir les effets secondaires des traitements antalgiques classiques ( Hypnosis: Adjunct Therapy for Cancer Pain Management - PMC ). Des experts et organismes de santé ont reconnu que l’hypnose, même brève, peut aider à soulager tant les douleurs aiguës que chroniques liées au cancer et à ses soins ( Hypnosis: Adjunct Therapy for Cancer Pain Management - PMC ) ( Hypnosis: Adjunct Therapy for Cancer Pain Management - PMC ). Elle est donc de plus en plus intégrée dans les programmes de soins de support en cancérologie, en particulier pour réduire la souffrance globale (douleur, anxiété, détresse) des patients en complément des analgésiques, dans une approche multimodale.
Efficacité globale et synthèses – Les méta-analyses récentes confirment globalement l’efficacité de l’hypnose dans le traitement de la douleur chronique, toutes étiologies confondues. Par exemple, une méta-analyse exhaustive de 42 études contrôlées chez des patients souffrant de douleurs chroniques variées (arthrite, lombalgie, migraine, etc.) a trouvé que l’intervention hypnotique aboutit en moyenne à une réduction de la douleur d’ampleur moyenne à forte par rapport aux groupes témoins (Hypnosis and the Alleviation of Clinical Pain: A Comprehensive Meta-Analysis - PubMed). Les tailles d’effet pondérées tournent autour de d≈0,60, ce qui signifie concrètement que le patient moyen bénéficiant d’hypnose a moins mal que 73 % des patients du groupe contrôle n’ayant pas reçu l’hypnose (Hypnosis and the Alleviation of Clinical Pain: A Comprehensive Meta-Analysis - PubMed). De plus, ces effets bénéfiques se maintiennent dans le temps : dans les quelques études avec suivi à distance, l’effet restait du même ordre (d≈0,61 aux suivis) (Hypnosis and the Alleviation of Clinical Pain: A Comprehensive Meta-Analysis - PubMed). Quand on ne considère que les essais de haute qualité méthodologique, l’effet mesuré est même un peu plus fort (d≈0,77) (Hypnosis and the Alleviation of Clinical Pain: A Comprehensive Meta-Analysis - PubMed). Ces résultats renforcent l’affirmation que l’hypnose est un traitement très efficace pour soulager la douleur clinique chronique (Hypnosis and the Alleviation of Clinical Pain: A Comprehensive Meta-Analysis - PubMed). Une autre revue quantifiée a conclu que, en moyenne, une personne traitée par hypnose obtient une diminution de douleur supérieure à celle obtenue par environ les trois quarts des personnes non traitées par hypnose (Hypnosis and the Alleviation of Clinical Pain: A Comprehensive Meta-Analysis - PubMed). Toutefois, l’efficacité peut dépendre des protocoles utilisés. Par exemple, une revue a mis en évidence qu’un minimum de 8 séances d’hypnose était associé à un effet thérapeutique notable (effet significatif modéré à important), alors que moins de 8 séances produisaient en moyenne un effet plus faible et non significatif statistiquement (Untitled Document). Cela suggère qu’un certain dosage d’hypnothérapie est nécessaire pour en retirer pleinement les bénéfices. En pratique, les interventions s’étendent souvent sur 4 à 10 séances, éventuellement complétées par de l’auto-hypnose, afin d’optimiser et de pérenniser le soulagement.
Mécanismes neuropsychologiques de l’analgésie par hypnose
Plusieurs mécanismes neuropsychologiques et neurophysiologiques sont proposés pour expliquer comment l’hypnose soulage la douleur chronique. L’état hypnotique se caractérise par une focalisation intense de l’attention et une réceptivité accrue aux suggestions, tout en induisant généralement une détente profonde. Cette combinaison permet d’agir à la fois sur les composantes sensorielles et émotionnelles de la douleur.
Sur le plan neurobiologique, des études d’imagerie cérébrale (IRMf, PET) chez des patients chroniques ont montré que l’hypnose modifie l’activité du “matrix” de la douleur – l’ensemble des régions du cerveau impliquées dans la perception douloureuse (Untitled Document). En particulier, pendant l’hypno-analgésie, on observe une modulation du fonctionnement du cortex somatosensoriel (impliqué dans l’intensité sensorielle du signal douloureux) et du système limbique. L’hypnose peut réduire l’activation de l’aire cérébrale associée à la composante affective de la douleur, le cortex cingulaire antérieur (ACC), qui code la souffrance ou l’aspect désagréable de la douleur (Untitled Document). Par exemple, suggérer sous hypnose que la douleur devient émotionnellement neutre ou lointaine s’accompagne d’une diminution de l’activité de l’ACC, traduisant une atténuation de la souffrance, alors qu’une suggestion ciblant spécifiquement la réduction de l’intensité douloureuse modulera davantage les régions sensorielles sans forcément changer l’ACC ( Neurophysiology of pain and hypnosis for chronic pain - PMC ) ( Neurophysiology of pain and hypnosis for chronic pain - PMC ). Inversement, des suggestions hypnotiques peuvent aussi amplifier temporairement la perception douloureuse (dans un but expérimental) et l’on constate alors une activation plus forte de structures comme l’insula, le cortex préfrontal et l’ACC – mais cette activation est nettement plus marquée lorsque le sujet est en état d’hypnose comparé au même exercice sans hypnose ( Neurophysiology of pain and hypnosis for chronic pain - PMC ). Cela indique que l’état hypnotique potentialise les modifications de traitement du signal douloureux induites par la suggestion.
Par ailleurs, l’hypnose semble mobiliser les circuits de modulation descendante de la douleur, possiblement via des mécanismes similaires à l’effet placebo ou à la méditation. En effet, sous hypnose, le cerveau peut libérer des neurotransmetteurs et opioïdes endogènes qui inhibent la transmission nociceptive au niveau de la moelle épinière et du tronc cérébral. Des enregistrements neurophysiologiques suggèrent que l’hypnose peut altérer le fonctionnement de la moelle épinière en réponse à la douleur : l’inhibition de certains réflexes nociceptifs sous hypnose a été rapportée, soutenant l’idée d’un contrôle au niveau spinal en plus des effets corticaux ( Hypnotic Approaches for Chronic Pain Management: Clinical Implications of Recent Research Findings - PMC ). Notamment, les changements observés varient selon le contenu des suggestions hypnotiques, ce qui démontre bien qu’il ne s’agit pas seulement de relaxation non spécifique mais d’effets spécifiques de la suggestion hypnotique sur les réseaux neuronaux de la douleur ( Hypnotic Approaches for Chronic Pain Management: Clinical Implications of Recent Research Findings - PMC ).
Sur le plan psychologique, plusieurs facteurs entrent en jeu. L’hypnose induit une relaxation profonde et une réduction de l’anxiété, en activant le système nerveux parasympathique (réponse de relaxation). Cette diminution du stress et de la tension musculaire peut à elle seule abaisser le niveau de douleur perçue, sachant que l’anxiété et l’hypervigilance tendent à exacerber les symptômes douloureux. De plus, l’orientation de l’attention du patient est modifiée : en état hypnotique, l’attention est détournée de la douleur et focalisée soit sur une imagerie positive (par ex. visualiser une sensation de chaleur agréable, un engourdissement de la zone douloureuse, ou un “dimmer” qui baisse l’intensité de la douleur), soit sur des pensées et sensations neutres ou agréables. Ce recadrage attentionnel réduit la saillance de la douleur dans la conscience du patient. L’hypnose permet aussi de restructurer les perceptions et cognitions liées à la douleur. Par exemple, des suggestions peuvent altérer la signification attribuée à la douleur (« ce signal n’est pas dangereux, il peut être perçu comme un simple tiraillement et non une souffrance ») ou augmenter le sentiment de contrôle du patient vis-à-vis de sa douleur. Cette modification cognitive s’accompagne souvent d’un effondrement du catastrophisme (tendance à anticiper le pire et à être submergé par la douleur) et d’une amélioration du sentiment d’auto-efficacité face à la douleur (Untitled Document). En somme, l’hypnose agit par plusieurs voies simultanées : physiologique (activation de circuits inhibiteurs de la douleur, modifications corticales/spinales), attentionnelle (distraction et focalisation sélective), et émotionnelle/cognitive (diminution de l’anxiété, reconditionnement de la réponse émotionnelle et des croyances face à la douleur). Ce multi-effet explique pourquoi les patients rapportent non seulement moins de douleur, mais aussi souvent une meilleure tolérance et une moindre gêne dans les activités quotidiennes sous hypnose (Untitled Document).
Notons enfin que l’hypnose n’élimine pas forcément la douleur de manière absolue, mais elle modifie profondément l’expérience subjective qu’en a le patient : la douleur peut être ressentie comme distante, atténuée, ou comme n’étant plus dérangeante. Des patients décrivent par exemple que la douleur « est toujours là, mais ça ne me dérange plus » après hypnose. Ces changements subjectifs correspondent aux modulations des circuits de la douleur observées dans le cerveau, et ils peuvent perdurer au-delà de la séance via l’apprentissage d’auto-hypnose. Ainsi, les mécanismes hypnotiques engagent la neuroplasticité : le cerveau apprend de nouvelles façons de filtrer et réguler les messages douloureux, ce qui pourrait expliquer la prolongation des effets analgésiques avec la pratique régulière.
Association de l’hypnose avec d’autres traitements
L’hypnose est fréquemment utilisée en complément d’autres approches thérapeutiques de la douleur, plutôt qu’en remplacement exclusif. Les études ont exploré diverses combinaisons pour potentialiser le soulagement de la douleur chronique, notamment l’association de l’hypnose avec des thérapies psychologiques, des traitements médicaux (antalgiques) ou d’autres techniques corps-esprit comme la méditation.
Hypnose et thérapies cognitivo-comportementales (TCC) : La TCC est un traitement bien établi de la douleur chronique, agissant sur les comportements et pensées dysfonctionnels liés à la douleur. Intégrer des composantes hypnotiques à une TCC classique pourrait en renforcer l’efficacité. Des indications préliminaires dans la littérature suggèrent justement que l’ajout de l’hypnose à d’autres traitements psychologiques – y compris la TCC – permet d’amplifier les effets de ces derniers ( Effects of hypnosis, cognitive therapy, hypnotic cognitive therapy, and pain education in adults with chronic pain: a randomized clinical trial - PMC ). Par exemple, un protocole appelé hypnotic cognitive therapy (thérapie cognitive sous hypnose) consiste à induire l’état hypnotique puis à travailler sur les pensées du patient vis-à-vis de sa douleur (restructuration cognitive en transe). Un essai clinique comparatif a testé sur des patients souffrant de douleur chronique : (1) une thérapie cognitive standard, (2) la même thérapie cognitive enrichie de techniques hypnotiques (HYP-CT), (3) une hypnose orientée directement sur la réduction de la douleur, et (4) une éducation à la douleur (contrôle) ( Effects of hypnosis, cognitive therapy, hypnotic cognitive therapy, and pain education in adults with chronic pain: a randomized clinical trial - PMC ) ( Effects of hypnosis, cognitive therapy, hypnotic cognitive therapy, and pain education in adults with chronic pain: a randomized clinical trial - PMC ). Les quatre conditions ont entraîné des améliorations de la douleur d’ampleur moyenne à grande, sans différence statistiquement significative entre elles dans l’ensemble ( Effects of hypnosis, cognitive therapy, hypnotic cognitive therapy, and pain education in adults with chronic pain: a randomized clinical trial - PMC ). Cependant, les seules comparaisons significatives observées favorisaient la thérapie cognitive sous hypnose par rapport aux autres ( Effects of hypnosis, cognitive therapy, hypnotic cognitive therapy, and pain education in adults with chronic pain: a randomized clinical trial - PMC ), suggérant un léger avantage à combiner hypnose et CBT. De même, comme mentionné précédemment, l’étude de Rizzo et al. 2018 a montré qu’ajouter de l’hypnose à une intervention d’éducation thérapeutique accroît les bénéfices sur la douleur et le fonctionnement (Hypnosis Enhances the Effects of Pain Education in Patients With Chronic Nonspecific Low Back Pain: A Randomized Controlled Trial - PubMed). Une revue systématique toute récente (2024) ayant compilé 70 essais cliniques sur l’hypnose adjuvante confirme que l’hypnose adjointe aux soins usuels apporte un supplément d’analgésie modeste mais significatif dans la douleur chronique (réduction d’environ 8 points supplémentaires sur 100 sur l’intensité de la douleur par rapport aux soins seuls) ( PAIN Reports ). Lorsqu’elle est adjointe spécifiquement à une intervention éducative, l’effet additionnel est un peu plus marqué (~11 points de mieux sur 100) ( PAIN Reports ). En revanche, adjoindre l’hypnose à d’autres interventions psychologiques (comme la TCC) n’a produit qu’un léger gain analgésique supplémentaire dans les études analysées, ce qui suggère que l’hypnose et la TCC ont des effets potentiellement redondants ou optimaux lorsqu’elles sont intégrées judicieusement ( PAIN Reports ). En pratique, l’hypnose thérapeutique est compatible avec la plupart des programmes multimodaux de prise en charge de la douleur : elle peut être utilisée comme outil complémentaire au sein d’une rééducation pluridisciplinaire, par exemple en plus de l’activité physique adaptée, de la physiothérapie et du soutien psychologique.
Hypnose et traitements médicamenteux (antalgiques) : L’hypnose est souvent présentée comme un moyen de réduire la consommation d’antalgiques en offrant une méthode alternative de soulagement. Dans la douleur chronique, l’objectif n’est pas forcément de se passer totalement de médicaments, mais l’hypnose peut contribuer à diminuer les doses nécessaires ou à mieux tolérer une diminution des opioïdes. En cancérologie, par exemple, l’hypnose est considérée comme un supplément sûr et efficace aux traitements antalgiques classiques, permettant de mieux contrôler la douleur sans ajouter d’effets secondaires pharmacologiques ( Hypnosis: Adjunct Therapy for Cancer Pain Management - PMC ). Des patients cancéreux apprenant l’auto-hypnose ont rapporté une diminution de leur niveau de douleur et parfois une moindre utilisation de morphiniques (bien que cela doive être confirmé par des données quantitatives). De façon générale, intégrer l’hypnose dans le plan de traitement offre davantage d’options au patient pour gérer ses symptômes : il a à la fois le recours aux médicaments et la ressource de techniques hypnotiques. Les cliniciens notent qu’un patient formé à l’hypnose se sent souvent plus autonome et peut espacer les prises d’antalgiques grâce à ces outils, ce qui est bénéfique compte tenu des problèmes d’effets indésirables et de tolérance associés aux traitements au long cours ( Hypnosis: Adjunct Therapy for Cancer Pain Management - PMC ). L’hypnose peut aussi être associée à des techniques comme la neurostimulation (TENS) ou l’acupuncture, l’objectif étant toujours d’obtenir un effet antalgique synergique.
Hypnose et méditation de pleine conscience : La méditation de pleine conscience (mindfulness) est une autre approche non médicamenteuse visant la gestion de la douleur chronique, en apprenant au patient à observer ses sensations sans jugement et à développer une acceptation de la douleur. Hypnose et méditation partagent certaines similitudes (focus attentionnel, modulation de l’état de conscience), bien que leur philosophie diffère – l’hypnose dirige vers des changements spécifiques via la suggestion, là où la pleine conscience encourage une observation neutre. Des recherches ont comparé directement ces deux méthodes. Une large étude randomisée sur plus de 300 vétérans a comparé 8 séances de groupe d’hypnose, de méditation mindfulness, ou d’éducation sur la douleur (Effects of hypnosis vs mindfulness meditation vs education on chronic pain intensity and secondary outcomes in veterans: a randomized clinical trial - PubMed). Immédiatement après traitement, toutes les approches étaient bénéfiques et aucun groupe n’était supérieur aux autres (Effects of hypnosis vs mindfulness meditation vs education on chronic pain intensity and secondary outcomes in veterans: a randomized clinical trial - PubMed). En revanche, dans les mois suivant (3 à 6 mois après), les effets bénéfiques semblaient mieux maintenus dans les groupes hypnose et méditation que dans le groupe éducation, où les progrès avaient tendance à s’estomper (Effects of hypnosis vs mindfulness meditation vs education on chronic pain intensity and secondary outcomes in veterans: a randomized clinical trial - PubMed). À 6 mois, les participants ayant pratiqué l’hypnose présentaient une douleur moyenne et une interférence de la douleur dans la vie quotidienne significativement plus basses que ceux du groupe témoin éducatif (Effects of hypnosis vs mindfulness meditation vs education on chronic pain intensity and secondary outcomes in veterans: a randomized clinical trial - PubMed). Des améliorations similaires étaient observées pour le groupe méditation par rapport au témoin sur la même période (Effects of hypnosis vs mindfulness meditation vs education on chronic pain intensity and secondary outcomes in veterans: a randomized clinical trial - PubMed). Aucune différence significative n’a été trouvée entre hypnose et méditation quant aux niveaux de douleur ou aux autres critères (dépression, qualité de vie), ce qui suggère qu’elles offrent des bénéfices comparables sur le long terme (Effects of hypnosis vs mindfulness meditation vs education on chronic pain intensity and secondary outcomes in veterans: a randomized clinical trial - PubMed). Ces deux interventions pourraient donc être envisagées comme alternatives ou même complémentaires. Certains programmes commencent à intégrer des éléments de pleine conscience dans l’hypnose (et vice-versa), par exemple en induisant une transe hypnotique centrée sur l’observation non jugeante des sensations : on parle parfois de « pleine conscience hypnotique ». Si la combinaison directe des deux n’a pas encore été largement testée dans des essais, il n’y a pas d’incompatibilité et un patient pratiquant la méditation peut tout à fait utiliser aussi l’auto-hypnose, les deux approches pouvant se renforcer mutuellement dans la gestion du vécu douloureux.
En résumé, l’hypnose s’intègre aisément dans une stratégie multimodale de lutte contre la douleur chronique. Elle peut optimiser les résultats lorsqu’elle est ajoutée à un programme d’éducation ou de psychothérapie cognitive (amélioration supplémentaire de la douleur et du fonctionnement) (Hypnosis Enhances the Effects of Pain Education in Patients With Chronic Nonspecific Low Back Pain: A Randomized Controlled Trial - PubMed). Comme adjuvant aux traitements médicaux usuels, elle apporte un gain antalgique mesurable tout en réduisant potentiellement la nécessité d’escalade médicamenteuse ( Hypnosis: Adjunct Therapy for Cancer Pain Management - PMC ) ( PAIN Reports ). Enfin, elle partage des cibles communes avec d’autres techniques corps-esprit comme la méditation, offrant une voie supplémentaire pour aider les patients à mieux vivre avec leur douleur. L’important pour les soignants est de connaître l’existence et les bénéfices prouvés de l’hypnose afin de la proposer au bon moment dans le parcours de soin, comme outil additionnel au service du patient douloureux ( Hypnosis: Adjunct Therapy for Cancer Pain Management - PMC ).
Profil des patients répondeurs à l’hypnose antalgique
Tous les patients ne répondent pas de manière identique à l’hypnose. Un facteur déterminant bien connu est la suggestibilité hypnotique individuelle, c’est-à-dire l’aptitude d’une personne à entrer en hypnose et à accepter les suggestions. Cette suggestibilité, qui peut être évaluée par des échelles standardisées, varie dans la population : environ 10 % des personnes sont très hautement hypnotisables, 10–20 % très peu hypnotisables, et le reste présente une réceptivité moyenne. Les études confirment que les patients ayant une haute hypnotisabilité obtiennent en moyenne les meilleurs résultats analgésiques. En effet, lorsque des suggestions directes de diminution de la douleur sont données, les sujets hautement réceptifs peuvent obtenir des réductions de douleur très importantes (de l’ordre de 40 % ou plus), tandis que les sujets à réceptivité modérée obtiennent des réductions moyennes (par ex. ~30 %), là où les sujets peu réceptifs en tirent peu ou pas de bénéfice (The effectiveness of hypnosis for pain relief: A systematic review and meta-analysis of 85 controlled experimental trials - PubMed). En d’autres termes, plus un patient est naturellement doué pour l’hypnose, plus on peut s’attendre à un soulagement notable. Cette modulation par la suggestibilité a été observée tant dans les expériences de laboratoire que dans les essais cliniques (Hypnosis and the Alleviation of Clinical Pain: A Comprehensive Meta-Analysis - PubMed).
Cela ne signifie pas pour autant que seuls les patients « très hypnotisables » profitent de l’hypnose. La plupart des individus ayant une suggestibilité moyenne – ce qui est le cas de la majorité des patients – peuvent retirer un bénéfice significatif, surtout avec des protocoles bien construits. Par ailleurs, certaines données suggèrent qu’avec de l’entraînement, même les personnes initialement moins réceptives peuvent apprendre à mieux utiliser l’hypnose. Fait intéressant, un essai sur la lombalgie chronique n’a trouvé aucune corrélation entre le niveau de suggestibilité mesuré des patients et l’amélioration de leur douleur après hypnose (A randomized controlled trial of hypnosis compared with biofeedback for adults with chronic low back pain - PubMed). Plus de la moitié des patients ont eu une réponse cliniquement significative, y compris des personnes de faible hypnotisabilité, ce qui suggère que tout le monde peut potentiellement bénéficier d’une hypnothérapie bien menée, même si l’ampleur du soulagement varie (A randomized controlled trial of hypnosis compared with biofeedback for adults with chronic low back pain - PubMed) (A randomized controlled trial of hypnosis compared with biofeedback for adults with chronic low back pain - PubMed). L’implication pratique est qu’il ne faut pas écarter a priori un patient sous prétexte qu’il serait “peu hypnotisable” : une induction adaptée, l’alliance thérapeutique et la motivation du patient peuvent favoriser une transe efficace et des suggestions opérantes.
Outre la suggestibilité hypnotique, d’autres caractéristiques peuvent influencer la réponse. Les patients ouverts d’esprit, volontaires et motivés à pratiquer l’hypnose auront tendance à mieux s’impliquer et donc à en tirer plus de bienfaits. À l’inverse, une personne très méfiante ou résistante pourrait moins s’abandonner au processus, ce qui peut limiter les effets – un travail psycho-éducatif est alors nécessaire pour instaurer la confiance. Par ailleurs, les patients présentant un important composant anxieux ou catastrophisme peuvent particulièrement bien répondre, car l’hypnose va justement agir sur ces aspects en induisant relaxation et recadrage, ce qui va diminuer drastiquement leur perception douloureuse initialement amplifiée par l’anxiété. En termes d’âge, les enfants et adolescents sont souvent très imaginatifs et réceptifs, ce qui fait d’eux d’excellents candidats à l’hypnose pour douleur (on obtient de très bons résultats par exemple dans l’anesthésie hypnotique d’enfants). Chez les personnes âgées, l’hypnose est tout à fait faisable et a montré son efficacité (une étude en gériatrie a noté une réduction de la douleur chez des patients hospitalisés âgés grâce à l’hypnose ( Effects of hypnosis, cognitive therapy, hypnotic cognitive therapy, and pain education in adults with chronic pain: a randomized clinical trial - PMC )), à condition d’adapter les scripts à leur mode de compréhension. En réalité, il n’existe pas de “profil type” strict du bon répondant en dehors de la suggestibilité : chaque patient mérite un essai, d’autant que l’hypnose est personnalisable en fonction des préférences (certaines métaphores ou inductions fonctionneront mieux chez certaines personnes).
En pratique, on évaluera la facilité du patient à entrer en hypnose lors de la première séance. Si le sujet parvient à une transe profonde et vivace, on peut s’attendre à un effet analgésique potentiellement fort. S’il n’entre qu’en hypnose légère, le thérapeute peut multiplier les séances d’entraînement, car la profondeur hypnotique tend à s’améliorer avec la pratique. L’enseignement de l’auto-hypnose au patient est un atout pour qu’il devienne acteur de son soulagement et renforce ses progrès. Les patients qui pratiquent régulièrement par eux-mêmes (quelques minutes par jour) signalent souvent une amélioration continue de leur gestion de la douleur. Enfin, il convient de souligner que l’hypnose ne présente pas de profil de risque particulier : quasiment tout patient douloureux chronique est éligible, sauf rares contre-indications (troubles psychiatriques dissociatifs sévères, par exemple). Son profil d’innocuité est excellent, aucun effet secondaire délétère n’étant attendu en dehors, parfois, d’une somnolence transitoire ou d’une relaxation très prononcée. Cela élargit le profil des candidats : même un patient fragile ou polymédiqué peut essayer l’hypnose sans danger, ce qui en fait une option de choix chez les personnes âgées avec comorbidités ou les patients ne tolérant pas bien les médicaments.
En résumé, les patients qui répondent le mieux à l’hypnose antalgique sont ceux qui présentent une bonne aptitude hypnotique et une participation active au processus. Toutefois, l’expérience clinique et les études montrent que la majorité des patients chroniques peuvent bénéficier de l’hypnose, au moins à un certain degré, surtout si on adapte la technique à leur cas et qu’on leur permet de pratiquer régulièrement. Cette large accessibilité, combinée aux preuves d’efficacité et à l’absence d’effets indésirables, fait de l’hypnose une approche précieuse, à personnaliser en fonction du profil et des besoins de chaque patient.
Principales études cliniques et revues sur l’hypnose dans la douleur chronique (tableau récapitulatif)
Pour synthétiser, le tableau ci-dessous présente quelques études et analyses marquantes abordées dans cette synthèse, avec leur contexte et principaux résultats :
Étude (auteurs, année) Type de douleur étudiée Participants Résultat principal Traitement/combinaison Milling et al., 2021 (méta-analyse) (Hypnosis and the Alleviation of Clinical Pain: A Comprehensive Meta-Analysis - PubMed) (Hypnosis and the Alleviation of Clinical Pain: A Comprehensive Meta-Analysis - PubMed) Douleurs chroniques diverses (42 essais contrôlés) N=≈ ∑3632 (meta) Hypnose efficace, taille d’effet moyenne d≈0,60 ; en moyenne, la douleur des patients hypnotisés est inférieure à celle de ~73 % des témoins (sans hypnose) (Hypnosis and the Alleviation of Clinical Pain: A Comprehensive Meta-Analysis - PubMed). Effet maintenu dans le temps (suivis) et pouvant atteindre d≈0,77 dans les essais de haute qualité (Hypnosis and the Alleviation of Clinical Pain: A Comprehensive Meta-Analysis - PubMed). Hypnose seule vs contrôles (listes d’attente/soins usuels) Langlois et al., 2022 (méta-analyse) (Untitled Document) Douleurs musculo-squelettiques et neuropathiques 29 essais (meta) Effet global positif de l’hypnose. Effet d’ampleur modérée à forte si ≥8 séances (baisse significative de la douleur), contre effet faible et non significatif si <8 séances (Untitled Document). Recommande au moins 8 séances pour efficacité optimale. Hypnose en complément des soins standards (divers contextes) Tan et al., 2015 (RCT) (A randomized controlled trial of hypnosis compared with biofeedback for adults with chronic low back pain - PubMed) (A randomized controlled trial of hypnosis compared with biofeedback for adults with chronic low back pain - PubMed) Lombalgie chronique (douleur dos) N=100 >50 % des patients sous hypnose ont ≥30 % de réduction de douleur maintenue à 6 mois (A randomized controlled trial of hypnosis compared with biofeedback for adults with chronic low back pain - PubMed). Diminution de douleur significativement plus importante avec 2 ou 8 séances d’hypnose comparé à biofeedback (groupe témoin actif) (A randomized controlled trial of hypnosis compared with biofeedback for adults with chronic low back pain - PubMed). Aucune différence entre 2 séances + audio vs 8 séances, suggérant qu’un protocole bref peut suffire (A randomized controlled trial of hypnosis compared with biofeedback for adults with chronic low back pain - PubMed). Hypnose (auto-hypnose entraînée en 2 ou 8 séances) vs biofeedback (contrôle actif) Rizzo et al., 2018 (RCT) (Hypnosis Enhances the Effects of Pain Education in Patients With Chronic Nonspecific Low Back Pain: A Randomized Controlled Trial - PubMed) (Hypnosis Enhances the Effects of Pain Education in Patients With Chronic Nonspecific Low Back Pain: A Randomized Controlled Trial - PubMed) Lombalgie chronique non spécifique N=100 À 2 semaines : ajout de l’hypnose à l’éducation thérapeutique (ET) améliore la pire douleur (–1,35/10) et le score de handicap (–2,3/24) vs ET seule (Hypnosis Enhances the Effects of Pain Education in Patients With Chronic Nonspecific Low Back Pain: A Randomized Controlled Trial - PubMed). À 3 mois : le groupe Hypnose+ET maintient une douleur maximale plus basse (–1,3) et une réduction du catastrophisme (–5,3) vs ET seul (Hypnosis Enhances the Effects of Pain Education in Patients With Chronic Nonspecific Low Back Pain: A Randomized Controlled Trial - PubMed). Pas d’effets indésirables. Hypnose + éducation à la douleur vs éducation seule (comparaison de l’adjuvant hypnose) Aravena et al., 2020 (RCT) (Hypnotic intervention in people with fibromyalgia: A randomized controlled trial - PubMed) Fibromyalgie (douleurs diffuses + fatigue) N=95 (2×≈48) Hypnose auto-administrée pendant 1 mois → diminution significative de l’intensité de la douleur et de l’interférence de la douleur dans les activités, ainsi que de la fatigue et des symptômes dépressifs fibromyalgiques par rapport aux soins standard seuls (Hypnotic intervention in people with fibromyalgia: A randomized controlled trial - PubMed). Hypnose (enregistrements audio quotidiens) + traitement usuel vs traitement usuel seul Caputo Dorta et al., 2024 (RCT) (Multimodal benefits of hypnosis on pain, mental health, sleep, and quality of life in patients with chronic pain related to fibromyalgia: A randomized, controlled, blindly-evaluated trial - PubMed) (Multimodal benefits of hypnosis on pain, mental health, sleep, and quality of life in patients with chronic pain related to fibromyalgia: A randomized, controlled, blindly-evaluated trial - PubMed) Fibromyalgie (douleur chronique résistante) N=49 (hypnose=24, témoin=25) 8 séances d’hypnose : réduction significative de la douleur moyenne après traitement, maintenue à 3 mois (Multimodal benefits of hypnosis on pain, mental health, sleep, and quality of life in patients with chronic pain related to fibromyalgia: A randomized, controlled, blindly-evaluated trial - PubMed). Amélioration significative de tous les symptômes (sensations pénibles, détresse émotionnelle, sommeil, qualité de vie) vs témoin (Multimodal benefits of hypnosis on pain, mental health, sleep, and quality of life in patients with chronic pain related to fibromyalgia: A randomized, controlled, blindly-evaluated trial - PubMed). L’effet analgésique de l’hypnose + médicaments est supérieur à celui des médicaments seuls (1ᵉ et 2ᵉ lignes) (Multimodal benefits of hypnosis on pain, mental health, sleep, and quality of life in patients with chronic pain related to fibromyalgia: A randomized, controlled, blindly-evaluated trial - PubMed). Aucun effet secondaire observé. Hypnose + traitement médicamenteux habituel vs séances de soutien (discussion) + traitement habituel Bowker & Dorstyn, 2016 (méta-analyse) (Hypnotherapy for disability-related pain: A meta-analysis - PubMed) Douleurs « disability-related » (ex : neuropathiques post-lésionnelles) 10 études contrôlées (meta) Hypnose = amélioration à court terme de la douleur, de la fatigue et de l’affect négatif significativement plus qu’en l’absence d’hypnose (Hypnotherapy for disability-related pain: A meta-analysis - PubMed). Taille d’effet modérée d≈0,53 vs contrôles (Hypnotherapy for disability-related pain: A meta-analysis - PubMed). En revanche, le bénéfice n’est plus significatif aux suivis 3–6 mois (effet non maintenu sans pratique prolongée) (Hypnotherapy for disability-related pain: A meta-analysis - PubMed). Par manque de données, pas de différence démontrée par rapport aux autres thérapies psychologiques actives (hypnose ~ TCC) (Hypnotherapy for disability-related pain: A meta-analysis - PubMed). Hypnose vs prise en charge classique ou vs interventions psychologiques (analyses séparées) Sine et al., 2022 (revue systématique) (The Effect of Hypnosis on the Intensity of Pain and Anxiety in Cancer Patients: A Systematic Review of Controlled Experimental Trials - PubMed) Douleur chez patients atteints de cancer 11 essais contrôlés (n=1182) Hypnose en complément des soins standards → baisse significative de la douleur rapportée et de l’anxiété liée à la douleur dans la plupart des études comparé aux soins seuls (The Effect of Hypnosis on the Intensity of Pain and Anxiety in Cancer Patients: A Systematic Review of Controlled Experimental Trials - PubMed) (The Effect of Hypnosis on the Intensity of Pain and Anxiety in Cancer Patients: A Systematic Review of Controlled Experimental Trials - PubMed). La majorité des patients sous hypnose en tirent un bénéfice notable (douleur et anxiété “modérées” efficacement). Cependant, en raison de limites méthodologiques (biais), la certitude de l’efficacité reste moyenne et davantage d’essais rigoureux sont nécessaires (The Effect of Hypnosis on the Intensity of Pain and Anxiety in Cancer Patients: A Systematic Review of Controlled Experimental Trials - PubMed). Hypnose + traitement anticancéreux/usuel vs traitement usuel seul (supplément hypnose évalué)
Remarque : dans toutes ces études, l’hypnose s’est avérée sûre et bien tolérée, sans effet indésirable grave signalé. Les variations d’efficacité entre études s’expliquent par la diversité des protocoles (nombre de séances, suggestions utilisées, combinaison de traitements) et par les différences individuelles entre patients (profil psychologique, suggestibilité, etc.). Néanmoins, la tendance générale des données est cohérente : l’hypnose, qu’elle soit utilisée seule ou en complément, aboutit fréquemment à une réduction cliniquement significative de la douleur chronique et à une amélioration de la qualité de vie des patients, justifiant pleinement son intégration dans l’arsenal thérapeutique moderne de la douleur chronique. ( Hypnosis: Adjunct Therapy for Cancer Pain Management - PMC ) (Hypnosis and the Alleviation of Clinical Pain: A Comprehensive Meta-Analysis - PubMed)
Hypnothérapeute-Coach professionnel
contact@sensotherapie.com
+32 493670000
© 2024. All rights reserved.
Helena LIZZA
numéro d’entreprise : 1019694682
RDV via Doctoranytime